
Le 13 janvier, une journée nationale de l’hypersensibilité ? Quèsaco ?
Une sensibilisation à une cause de plus ? Une journée dans le calendrier ? Une formalisation d’un nouveau concept ? Une tendance du moment ? Il est en effet devenu « une mode » actuelle de parler et de penser « hypersensibilité ». Bien des ouvrages paraissent d’ailleurs sur ce thème, ces derniers temps.
Alors s’agit-il d’une découverte récente quant à une catégorie d’humains, d’un nouveau modèle, ou d’autre chose encore ? L’envie ainsi de nous interpeller sur le regard que nous portons sur ce mot « hypersensibilité ».
Je nous rappelle que nous sommes tous plus ou moins sensibles et que surtout, tous les bébés sont hypersensibles. Ils le sont par nature, ils le sont par essence in utero, et donc nous l’avons tous été … hypersensibles. Tous autant que nous sommes, avec des nuances certes, mais tous.
Alors qu’est-ce qui fait que certains, le sont encore, le sont moins, ne le sont plus, ou ne le seraient pas ? Ça c’est la question, la vraie question.
Il est à souligner que le petit d’homme, tandis qu’il grandit dans le giron maternel pendant 9 mois, est hyper-percevant. Un véritable petit capteur « sur pieds » ! Nous avons en effet suffisamment d’études (notamment autour des mesures des sens du bébé durant la vie fœtale), pour savoir qu’il est hyper-sensitif et qu’il évolue dans un milieu ultra-sensoriel (fait notamment d’échanges chaleureux, d’un utérus vivant, sensible et accueillant, et d’un liquide amniotique à juste température).
Aussi qu’est-ce qui ferait que certains bébés restent particulièrement sensibles et d’autres pas, une fois nés ?
De bon sens, déjà du fait de leur naissance. De la façon dont nous les professionnels accompagnons cette transition (de l’intra à l’extra utérin), techniquement cette épreuve chez la mère qui accouche et accueillons humainement le bébé tandis qu’il change littéralement de monde. Et puis en tout premier lieu, la manière dont nous regardons ce grand passage de l’existence.
Cela est dû consécutivement, à l’hyperpercepticité du nouveau-né qui scanne la nôtre (du moins ce qu’il en reste), et toujours de la sienne qui scanne le monde dans lequel il vient de nouvellement débarquer, et auquel il va tenter de s’adapter. Notamment en ajustant biologiquement sa particulière grande sensibilité… Conscience.
La boucle est comme bouclée, et pour ceux qui se passionnent pour cette question de l’hypersensibilité, je ne peux que vous inviter à lire mon ouvrage « La vie commence avant la naissance » (aux éditions Josette Lyon) qui traite en profondeur ce sujet et sa source.
Finalement puissions-nous continuer à entendre dans le brouhaha des villes, la mélodie sensible des oiseaux qui y chantent : signe que nous sommes encore vivants !
Belle journée à tous
Nathalie Lancelin-Huin